Complétement fou !!!!!!!!

Le tueur de chats en action

Alain Germond

Un chat de Tomi Tomek (présidente de SOS Chats, à Noiraigue) avait subi une terrible blessure, sa mâchoire ayant été éclatée par un tir de fusil.
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Vincent Donzé, Bruno Pellandi - 29/02/2008
Le Matin
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«Tuer des chats, c'est mon devoir.» L'oeil fixé dans la lunette de son fusil, l'erpétologue P. F. appuie sur la gâchette dans son jardin d'Arbedo (TI). Le coup est précis: l'animal est tué net, comme les vingt précédents. Ce retraité de 68 ans n'habite pas à la campagne, mais dans un village tessinois proche de Bellinzone. Sûr de son bon droit, il pose fièrement avec son fusil. Mais défendre des reptiles contre les griffes des chats, ce n'est pas un argument valable pour le vétérinaire cantonal, Tulio Vanzetti: «Tuer par plaisir, c'est une perversion.» Le procureur tessinois sera alerté.

Sa voisine Vittoria Lotti entend les détonations: «Mon chat mort empoisonné rentrait souvent avec du plomb dans le pelage. Dans le quartier, les chats ne vivent pas longtemps». Pour l'erpétologue, les matous ne sont que des prédateurs. «Je ne déteste pas les chats», affirme-t-il à Blick, après avoir dit le contraire à son armurier. Sa certitude, c'est que leur surpopulation n'est pas naturelle. Ce biologiste d'origine argovienne tient surtout à défendre ses reptiles, avec la conviction que les chats déciment les lézards et apeurent les oiseaux: «Je suis un défenseur des animaux puisque je les protège des chats.»

Tirer sur les chats «qui n'ont rien à faire dans la forêt», c'est une attitude de chasseur qu'il a adoptée il y a quatre ans, après l'acquisition d'une vieille ferme à Aarau. Mais sept chats abattus lui ont valu une condamnation à dix jours de prison avec sursis. Des serpents qui s'échappent, des souris livrées par la poste: sa mauvaise réputation s'est renforcée lorsqu'un blaireau est tombé dans un piège tendu dans son jardin, à Arbedo. La mort de l'animal lui a valu une amende de 1500 francs. Est-ce lui qui a jeté des cadavres de chats dans le jardin du président de la SPA tessinoise? Les images de la caméra de surveillance n'étaient pas assez nettes pour la police.

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«Il doit suivre une thérapie pour connaître l'origine de sa brutalité»
Tomi Tomek


"Une mort immédiate
Pour P. F., les vrais tortionnaires sont les amis des chats, qui stressent leur compagnon pour les faire euthanasier chez le vétérinaire. «Avec une balle dans la tête, la mort est immédiate», plaide le tueur de chats. Une méthode aussi radicale que celle de son grand-père, qui les empoignait par les pattes arrière pour les cogner sur l'angle d'une table. Et qui présente un avantage: «Il y a encore par ici des vieux qui les mangent.» L'erpétologue en profite: «Sa viande est bonne, meilleure que le lapin.» Mais seulement si l'animal est sauvage: les chats domestiques, il affirme les enterrer.



AUTRES CAS

Holderbank (AG)Sept chats domestiques ont disparu ces deux derniers mois sans qu'un cadavre ne soit découvert.
La Tour-de-Peilz (VD)L'auxiliaire du garde-faune a été condamné pour avoir tiré sur «Whispers» (photo) , un chat domestique, le blessant à la mâchoire le 31 décembre 2006. Cet incident avait provoqué la suspension immédiate des tirs sur les chats errants. Le tireur a dû rembourser les frais du Tierspital de Berne et verser des dommages et intérêts à la propriétaire.
Boudry (NE)Dix ans plus tôt, un chat de Tomi Tomek avait subi un sort identique: opéré, «Sourire» a survécu dix ans avec une mâchoire éclatée.

Tomi Tomek:
«Pan! pan! Facile et cruel»

«Tirer un chat errant à 200 mètres des habitations, c'est autorisé avec un port d'arme», regrette Tomi Tomek, présidente de SOS Chats, à Noiraigue (NE). En réalité, la distance varie selon les cantons.

Comment distinguer le sauvage du domestique?
Un collier sert à identifier un chat domestique. «Mais comment déceler un tatouage?» s'interroge Tomi Tomek. La distinction est plus problématique encore avec une puce.

Chat tué ou blessé?
Même difficulté quand il s'agit de vérifier si un chat a été abattu correctement: «Qui peut dire si l'animal a souffert? L'Office vétérinaire n'a pas assez de personnel.» Un chat blessé va se cacher, «et il succombe souvent à une gangrène».

Le tireur est-il fou?
«C'est un pervers à pulsions sadiques», affirme l'amie des chats, qui a consulté une psychologue vaudoise hier. Cette gérante d'un refuge abritant 256 chats considère qu'un tel esprit dominateur peut se révéler dangereux pour les humains, surtout les enfants. Son sentiment: «Il a envie de tirer sur une cible mobile. Un chat est à portée de main, contrairement à un chevreuil. Pan! pan! C'est facile, débile et cruel.» Son conseil: «Il doit suivre une thérapie pour connaître l'origine de sa brutalité.»

Comment le raisonner?
Le dialogue a porté ses fruits aux Canaries, où des biologistes posaient des pièges contre les chats qui mangeaient les lézards géants de l'île de La Gomera: «L'association Pro Gomera les a convaincus de préserver les chats, et même de les loger.» Un conseil: «Qu'il construise un enclos pour ses reptiles.»

Comment reduire les chats errants?
En les castrant et en les stérilisant: «En 1985, nous voulions sillonner le pays avec un bus castrateur, mais nous y avons renoncé à cause des menaces.» Les paysans refusent cette précaution coûteuse: «Ils craignent à tort qu'un chat castré ne chasse plus les souris.» La solution préconisée passe par une subvention accrue de la SPA pour financer des campagnes de stérilisation.



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